Masques anti-pollution : quelle efficacité ?

Face aux risques sanitaires liés à la pollution atmosphérique, la question de l’intérêt de recommander à la population, et en particulier aux cyclistes, le port d’équipements de protection individuelle est régulièrement posée. Pour y répondre, l’Anses vient de publier les conclusions de ses travaux.

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a évalué le bénéfice sanitaire potentiel du port d’un masque dit « antipollution » lorsque l’on se déplace à vélo. L’expertise a révélé l’insuffisance de données disponibles attestant d’un bénéfice pour la santé.

L’efficacité d’un masque dépend de sa conception, des performances du filtre dont il est équipé, et d’autres paramètres tels que son adaptation à la morphologie de l’utilisateur. Ainsi, si l’efficacité d’un masque testé en laboratoire peut s’avérer élevée, elle ne reflète pas pour autant l’efficacité en conditions réelles d’utilisation par la population en général. En effet, l’efficacité diminue du fait d’un mauvais ajustement au visage, du manque d’entretien du masque, de l’absence d’information et de formation de l’utilisateur, d’une activité physique intense, etc.
Par ailleurs, la plupart des masques dits « antipollution » recensés sur le marché français sont conçus pour protéger des particules présentes dans l’air ambiant et ne protègent pas contre les substances présentes à l’état gazeux (en l’occurrence le dioxyde d’azote, polluant majoritairement émis par le trafic routier dont les concentrations en ville sont élevées).

L’expertise conclut à l’insuffisance de données disponibles, notamment en conditions réelles d’utilisation, pour attester d’un bénéfice sanitaire lié au port de masques dits « antipollution » par le grand public.