Pollution de l’air : la santé des citoyens de l’Union européenne n’est toujours pas suffisamment protégée selon la Cour des comptes.

Selon un rapport de la Cour des comptes européenne publié mardi 11 septembre, l’action engagée par l’Union Européenne pour protéger la santé humaine contre la pollution atmosphérique n’a pas produit les effets escomptés.

Malgré le coût humain et économique lié à la pollution de l’air, les auteurs estiment que les actions mises en œuvre à l’échelle de l’Union Européenne restent inappropriées.

« La pollution atmosphérique est le principal facteur environnemental de risque pour la santé dans l’Union européenne », a déclaré M. Janusz Wojciechowski, responsable du rapport et membre de la Cour des comptes européenne.

« Au cours des dernières décennies, les politiques de l’UE ont contribué à faire diminuer les émissions, mais la qualité de l’air ne s’est pas améliorée au même rythme, et les effets sur la santé publique restent considérables.» a-t-il ajouté.

Réviser la réglementation en vigueur

La pierre angulaire de la politique de l’UE en matière de qualité de l’air est la directive adoptée en 2008, qui définit les normes de qualité de l’air ambiant à respecter. Le rapport pointe du doigt la nécessité de revoir rapidement ces normes dans la mesure où certaines d’entre elles ont été fixées il y a près de 20 ans ou sont nettement moins strictes que les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé et trop peu contraignantes au regard des dernières données scientifiques.

Les auteurs de ce rapport ont également examiné la conception de cette directive, l’efficacité de sa mise en œuvre ainsi que la manière dont la Commission en a contrôlé l’application et a pris des mesures coercitives à cet égard. Ils ont également cherché à savoir si la question de la qualité de l’air a été dûment prise en considération dans les autres politiques de l’UE, si celle-ci y a consacré suffisamment de fonds, et si le public a été bien informé au sujet de la qualité de l’air.

4 préconisations pour améliorer la qualité de l’air dans l’Union Européenne

Au regard de l’examen approfondi réalisé, ce rapport propose quatre grandes préconisations pour l’air de l’UE.

• une action plus efficace de la part de la Commission européenne ;
• une actualisation de la directive sur la qualité de l’air ambiant ;
• l’intégration de la politique sur la qualité de l’air en tant qu’aspect prioritaire dans les autres

politiques de l’UE ;

• une amélioration de la sensibilisation et de l’information du public.

Masques anti-pollution : quelle efficacité ?

Face aux risques sanitaires liés à la pollution atmosphérique, la question de l’intérêt de recommander à la population, et en particulier aux cyclistes, le port d’équipements de protection individuelle est régulièrement posée. Pour y répondre, l’Anses vient de publier les conclusions de ses travaux.

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a évalué le bénéfice sanitaire potentiel du port d’un masque dit « antipollution » lorsque l’on se déplace à vélo. L’expertise a révélé l’insuffisance de données disponibles attestant d’un bénéfice pour la santé.

L’efficacité d’un masque dépend de sa conception, des performances du filtre dont il est équipé, et d’autres paramètres tels que son adaptation à la morphologie de l’utilisateur. Ainsi, si l’efficacité d’un masque testé en laboratoire peut s’avérer élevée, elle ne reflète pas pour autant l’efficacité en conditions réelles d’utilisation par la population en général. En effet, l’efficacité diminue du fait d’un mauvais ajustement au visage, du manque d’entretien du masque, de l’absence d’information et de formation de l’utilisateur, d’une activité physique intense, etc.
Par ailleurs, la plupart des masques dits « antipollution » recensés sur le marché français sont conçus pour protéger des particules présentes dans l’air ambiant et ne protègent pas contre les substances présentes à l’état gazeux (en l’occurrence le dioxyde d’azote, polluant majoritairement émis par le trafic routier dont les concentrations en ville sont élevées).

L’expertise conclut à l’insuffisance de données disponibles, notamment en conditions réelles d’utilisation, pour attester d’un bénéfice sanitaire lié au port de masques dits « antipollution » par le grand public.